L’origine du projet
La mise en œuvre d’un projet de recherche intervention avec des établissements de santé ligériens est issue d’un partenariat entre la FHF nationale, la FHF-Pays de la Loire, l’ARS des Pays de la Loire, et le FNP.
L’absentéisme, sujet complexe, constitue à la fois un facteur de risque et un dommage sur la santé au travail des agents. Son approche suppose de traiter simultanément de l’organisation du travail et du travail en lui-même.
En 2008 le FNP avait financé l’étude ARMINES réalisée par l’école nationale des Mines. Basée sur une investigation de terrain, elle proposait une analyse des coûts liés à l’absentéisme dans les collectivités locales. Ce premier travail de recherche, appelait à un approfondissement, dans le champ de la santé au travail, pour trouver des solutions concrètes à cette problématique.
En octobre 2009, le conseil d’administration de la CNRACL s’est montré favorable à l’implication du FNP dans le projet Phares. Celui-ci offrait la possibilité de relier la recherche en cours, aux démarches des établissements de santé ligériens pour construire des diagnostics, caractériser l’absentéisme dans leurs structures, élaborer des plans d’actions.
TROIS QUESTIONS A…
Anne-Marie Lemessager, directrice du centre hospitalier intercommunal (CHI) du Baugeois-et-de-la-Vallée. |
Pourquoi avoir choisi de participer au projet Phares ?
Notre établissement implanté dans le Maine-et-Loire regroupe deux hôpitaux locaux et deux établissements d’hébergement pour personnes handicapées dépendantes (Ehpad).
Confronté à un problème d’absentéisme récurrent, notamment dans les Ephad, nous avions mis en place un dispositif de remplacement reposant sur un pool de contractuels chargés de pallier les absences du personnel. Ce système, mis en place au moment du passage aux 35 heures, est pratique mais coûteux et entraîne malgré tout une certaine insatisfaction au sein des équipes en matière de qualité de travail.
Ayant appris l’existence du projet Phares, nous avons choisi d’y participer afin de bénéficier d’un diagnostic détaillé sur l’absentéisme et de rechercher de nouveaux modes de fonctionnement et d’organisation afin de limiter son impact et d’améliorer la qualité de vie au travail des agents.
Le mode de remplacement « un pour un » répond-il à vos attentes ?
Cela peut sembler une solution de facilité, mais travailler avec un remplaçant est parfois plus compliqué et aboutit paradoxalement, dans certains cas, à une surcharge de travail pour les équipes en place en raison d’un manque d’adaptation du remplaçant, et surtout du ralentissement provoqué par son manque de connaissance du fonctionnement des équipes.
Par ailleurs, cela engendre également une certaine désimplication du personnel titulaire qui a tendance à se dire : « puisque je suis remplacé, mon absence n’a pas d’impact sur le travail de mes collègues ». Autrement dit, cela fragilise la notion du travail en équipe et renforce le sentiment d’isolement que peuvent ressentir certains agents dans l’exercice de leur profession.
Qu’attendez- vous de votre participation au projet Phares ?
Parmi les pistes possibles, nous envisageons de faire coexister le recours au remplacement et le travail en « sous-effectifs », dès lors qu’il reste limité, en renonçant au remplacement.
Par ailleurs, la gestion des remplacements est désormais gérée par les cadres de santé dans les services et non plus par la DRH, afin de mieux répondre aux besoins du terrain. Pour ce qui est du travail en effectif, nous voyons des solutions émerger des agents eux-mêmes à partir du groupe de travail que nous avons mis en place dans le cadre du projet Phares.
Plusieurs pistes sont en cours d’étude comme la modification des horaires sur la journée pour absorber les absences, ou le recours à l’entraide entre services d’un même établissement voire la participation des agents d’autres établissements du CHI. Parallèlement, notre cellule de santé au travail a entamé une réflexion sur les causes de l’absentéisme et sur les mesures préventives à mettre en œuvre dans ce domaine.
Car la démarche que nous avons engagée à travers le projet Phares montre à l’évidence que l’absentéisme et les modes d’organisation du travail sont corrélés.
Quelles que soient les solutions que nous mettrons en œuvre, elles seront intégrées dans une charte de l’absentéisme actuellement en cours d’élaboration.
[1] Projet Hospitalier ligérien Absentéisme Recherche intervention Santé au travail
[2] Fonds National de Prévention, l’Agence Régionale de Santé des Pays de la Loire et la Fédération Hospitalière de France
[3] FHR Pays-de-la-Loire
[4] Appui conseil en organisation et risques du travail
[5] La cellule régionale d’Appui Conseil en Organisation et Risques du Travail (ACORT) de la FHF Pays de la Loire est juridiquement rattachée au Centre de Santé Mentale angevin dit CESAME.