Le SASPA : Quelles sont les actions mises en œuvre par le Conseil général de Loire-Atlantique en faveur des personnes âgées ?
Chantal Leduc-Bouchaud
« En Loire-Atlantique, la politique du département tient compte depuis plusieurs années du vieillissement de la population et de la forte progression de la dépendance physique et psychique des personnes. Près de 20 % de la population a aujourd’hui 60 ans et plus. En 2030, les personnes de 60 ans et plus représenteront près de 28 % de la population.
L’action à destination des personnes âgées fait donc partie des priorités du Conseil général de Loire-Atlantique. C’est le 3ème poste budgétaire du département. 120 millions d’euros y seront consacrés en 2012.
Un plan d’actions, « Agir pour nos aînés 2011-2016 », a été élaboré. Il s’articule autour de 5 orientations : l’insertion des personnes âgées dans la société, le soutien à domicile, l’habitat intermédiaire, l’adaptation de l’offre des établissements (actions conjointes avec l’Etat) et la coordination des professionnels. Il vise à offrir aux personnes âgées la possibilité de choisir où et comment elles entendent vieillir grâce à une diversification des solutions d’hébergement et à un enrichissement des services d’aides et de soutien.
L’habitat intermédiaire est un nouvel axe de travail et une priorité pour le département. C’est une action que nous avons engagée avec la coopération du Comité Départemental des Retraités et des Personnes Agées (CODERPA). Une enquête a été réalisée, auprès de la population de 50 à 60 ans, afin d’anticiper les besoins futurs. La demande principale qui a été exprimée est celle de demeurer chez soi et de ne pas être isolé. En cas de perte d’autonomie, 77 % des répondants ont émis le souhait de vivre à leur domicile.
A la suite de cette enquête, un colloque sur ce thème a été organisé en avril 2011. Aujourd’hui, un guide à l’attention des élus est en cours de finalisation. Il expliquera ce qui existe et ce qui est accessible ou pas en fonction de la typologie des populations (besoins et ressources). Il guidera les élus dans leur démarche (par exemple, enquête de besoins) afin d’apporter des solutions adaptées à leur population, comme par exemple des villages retraite, des domiciles services, de l’habitat intergénérationnel ou de l’accueil familial…
Par ailleurs, d’autres actions sont menées conjointement avec l’Etat en direction des établissements, afin de favoriser la création de places et d’améliorer les conditions d’accueil, par exemple dans les unités Alzheimer.
La coordination des professionnels est également un point crucial en terme de relais d’information pour les personnes âgées et leurs familles. Le département dispose ainsi de 19 CLIC (Centre Local d’Information et de Coordination) et d’une MAIA (Maison pour l’Autonomie et l’Intégration des malades Alzheimer). Une seconde ouvrira prochainement.
Enfin, dans le cadre des actions autour du soutien à domicile, le département a signé une convention avec la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie). Des actions sont envisagées sur les 3 prochaines années pour améliorer la connaissance des différents services, permettre leur modernisation et amplifier la formation des intervenants. »
Le SASPA : Qu’apporte à votre sens l’ASPA, en d’autres termes le minimum vieillesse, aux bénéficiaires de votre département et quelles pistes d’amélioration du dispositif pourraient être recherchées ?
C. L.-B :
« L’ASPA garantit aux allocataires l’attribution du minimum vieillesse. Cette solidarité permet ainsi d’éviter l’exclusion, même si on peut regretter que le montant mensuel, pour une personne seule, reste inférieur au seuil de pauvreté.
La réforme qui a permis de fusionner les allocations existantes (allocations spéciales et supplémentaires) va ainsi dans le bon sens puisqu’elle assure une meilleure lisibilité des droits. Dans le contexte actuel de crise, c’est un outil important de cohésion pour la société.
En Loire-Atlantique, 13 % des 64 ans et plus vivent sous le seuil de pauvreté. Ce chiffre grimpe à 18 % pour les 75 ans et plus. Ces données montrent bien qu’il y a corrélation entre l’âge avancé et la précarité.
Les pistes d’amélioration doivent tendre vers une meilleure information tant des bénéficiaires que du département et de ses partenaires. Concernant, par exemple, l’aide sociale à l’hébergement, nos services ont constaté une baisse des demandes (comme au niveau national) alors que les besoins semblent accrus. Ce qui nous amène à penser qu’une meilleure information pourrait répondre aux besoins de manière plus efficace. »
Le SASPA : Vous avez assisté, le 27 mars dernier, à une session d’information du SASPA. Quel est votre sentiment à cet égard ?
C. L.-B. :
« J’ai été heureuse d’accueillir vos services dans l’auditorium du Conseil général de Loire-Atlantique. J’ai beaucoup apprécié cette session. Les informations étaient très claires et complètes et les documents distribués constituaient un outil de référence intéressant. Les intervenants, très professionnels, facilitaient le dialogue avec les participants.
J’ai cependant constaté un nombre de participants plutôt faible au regard du nombre de professionnels concernés et invités. Il me semble donc important de conserver la pratique de ces sessions et d’élargir son public.
Par ailleurs, ces échanges permettent également une coordination entre professionnels et s’inscrivent donc parfaitement dans l’axe 5 de notre plan d’actions. Plus les professionnels seront informés et mieux l’accès aux droits essentiels sera assuré pour les personnes âgées qui en ont le plus besoin… »