La commune de Dardilly dans le Rhône, a réalisé une démarche de prévention des addictions, qui a permis, en instaurant un dialogue au sein de la collectivité, de sensibiliser tous les agents.
Informer et sensibiliser
La décision de lancer une démarche de prévention sur le thème des addictions destinée à informer des risques encourus par l’agent lui-même et son entourage professionnel, a été prise en 2008. La collectivité se basant sur certaines situations constatées dans le passé, a souhaité d’une part, « libérer la parole » sur le sujet en informant pour prévenir, et d’autre part, éviter à l’avenir de « traiter au coup par coup les situations difficiles ».
L’initiative a rencontré au départ quelques résistances, qui se sont effacées au fil du temps en raison de l’intérêt de la démarche mise en œuvre avec le soutien du Fonds national de prévention.
Si le bilan des actions est présenté en 2012, c’est que « le sujet des addictions étant « tabou », il nous a semblé indispensable de respecter une chronologie, de développer le processus de façon très posée et réfléchie afin de permettre aux agents une meilleure appréhension et compréhension du sujet. », explique Irène DUFFOUR, coordinatrice de la mission santé au CCAS de Dardilly.
Impulsé par le comité de pilotage, le projet a pris appui en grande partie sur un groupe de douze référents volontaires (dont un élu), représentant chaque service.
Une formation avec un organisme spécialisé leur a permis d’acquérir une représentation commune sur les problèmes de « mésusage » (consommation à risque, usage nocif, dépendance) des produits psychotropes tels que tabac, alcool, médicaments et autres drogues.
![]() Madame le maire
Madame le maire
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Madame Michèle VULLIEN, maire de Dardilly le précise : « Cette représentation commune des addictions et le lien créé entre eux pendant la formation, ont été essentiels dans la suite du processus. Chaque service de la collectivité a depuis la possibilité de trouver un interlocuteur privilégié, formé et sensibilisé à ce sujet. » |
Aujourd’hui les agents de Dardilly connaissent la « Cordée » et ses 12 « référents ». En effet, s’ils ont un rôle d’écoute primordial, ils sont également force de proposition.
Proposer des actions et des outils concrets
Le groupe, tout en travaillant sur la création d’un nom et d’un logo, « La Cordée », a réalisé une Charte signée par tous les référents qui a été affichée dans les différents services.
Ces premières actions ont permis de les identifier et de faire connaître notamment leur rôle ainsi que leurs missions. « La signature de la charte par Madame le Maire a renforcé la légitimité de cette action en valorisant l’investissement des référents. Cette signature a d’ailleurs fait l’objet d’un moment officiel et festif, sans alcool, puisque l’ensemble des agents a été convié à un petit déjeuner », souligne Irène DUFFOUR. |
Dans le cadre de la mission, une procédure à suivre en cas de mise en danger de la personne ou de son entourage, a été proposée à la collectivité ; Une fiche pratique a été insérée dans le livret du salarié afin que cette procédure soit utile à tous et toutes.
En parallèle, un partenariat a été mis en place entre la collectivité et la médecine du travail pour l’aide à la reprise de l’emploi.
Les services Communication et Ressources Humaines ont été associés à la démarche, ce qui a permis la création et la diffusion de supports d’information de prévention des addictions à l’ensemble du personnel, notamment dans le journal interne du personnel Tam tam .
Un questionnaire sous forme de Quizz, distribué dans les bulletins de salaire a permis de montrer l’impact positif des actions de la Cordée auprès des agents de la collectivité.
Enfin, lors du repas de fin d’année organisé par la collectivité à l’attention de l’ensemble du personnel, « La Cordée » a proposé, en plus de l’apéritif traditionnel, des cocktails originaux sans alcool à base de jus de fruits frais. Une nouvelle action très appréciée et félicitée par leurs collègues.
L’objectif principal, sensibiliser sur les addictions pour préserver la santé des agents au travail, est aujourd’hui atteint. « Maintenant, la démarche va se poursuivre en formant de nouveaux agents qui, encouragés par ce « lever de tabou » de la part de l’employeur, ont sollicité des formations sur de telles problématiques suite à des contacts difficiles avec le public et les usagers », conclut Emilie THOMAS, directrice du CCAS.