Oser la prévention, tel est le message principal de la démarche conduite par la ville de Valence qui s’investit dans la promotion de la santé. Animé par la médecine du travail, le groupe projet a impliqué de nombreux acteurs.
Retour sur l’expérience avec Laurence Duchange, médecin du travail à la ville de Valence
Des moyens pour bâtir une culture la plus large possible
Depuis de nombreuses années, la ville de Valence multiplie les actions afin de fédérer et sensibiliser le plus grand nombre d’acteurs et de concitoyens à une approche large de la santé. Elle s’est engagée dans le cadre du réseau « Villes-santé OMS France (Organisation mondiale de la santé) » qui a pour objectif notamment de favoriser un environnement propice à la santé, d’agir sur les déterminants de la santé, de réduire les inégalités et de prévenir les risques en amont
Son service de Médecine de Prévention est composé d’un médecin du travail à temps complet, d’une assistante médicale à temps complet et d’une psychologue présente quatorze heures par semaine.
Son service Prévention Sécurité comprend un ingénieur à temps plein et deux assistants de prévention.
Ces deux services collaborent activement pour la prévention des risques professionnels, en relation avec le CHSCT. Le document unique a été réalisé en 2007 conjointement par l’Ingénieur Hygiène-Sécurité et le médecin du travail. La recherche des conditions favorables à la santé et au bien être des agents, a conduit à la prise en compte de la problématique des addictions, souvent abordée dans les séances du CHSCT.
« Oser la prévention » pour changer les comportements.
Un groupe de travail pluridisciplinaire, animé par le service de médecine du travail, s’est constitué. Il réunissait les élus, la direction générale, la DRH, des chefs de service, des délégués du personnel, l’ingénieur hygiène et sécurité, la conseillère sociale et des agents municipaux volontaires. Ce collectif a mis en place des actions de sensibilisation qui ont fait évoluer de façon positive les représentations, et permis de lever les tabous sur la dépendance à l’alcool.
« Le groupe de travail après une animation de théâtre forum »
Afin de mieux répondre aux évolutions sociétales, la recherche s’est élargie à une analyse des déterminants de l’addiction en général et des risques psycho sociaux.
Pour Laurence Duchange « Un des facteurs de risque au travail des comportements addictifs est le stress qui peut résulter d’un déséquilibre entre la perception des contraintes par le salarié et la perception des ressources à sa disposition pour y faire face. Dans les services où plusieurs comportements addictifs sont observés, il pourrait être intéressant de réfléchir à une organisation du travail permettant de faire diminuer le stress perçu et ainsi d’agir à la source. »
Le projet accompagné par l’association départementale du réseau INPES [1] « Education Santé Drôme », a eu pour objectif de favoriser la réflexion individuelle et collective en impliquant le plus grand nombre d’acteurs, mais aussi la diminution des accidents et la prévention des situations à risques. Le soutien financier du FNP et son appui méthodologique, ont contribué au renforcement de la dynamique prévention en cours. « Il convient de revenir sur le fait que l’on s’occupe de prévention, c’est à dire que l’on s’adresse à tout le monde », indique Laurence Duchange.
La démarche a donné lieu à de nombreuses actions telles que l’organisation de journées de sensibilisation et de temps forts (ciné-débat, théâtre).
Un Livret intitulé « Entre indifférence et exclusion, osons la prévention » a été réalisé sur l’ensemble des produits psycho actifs. Il témoigne de l’engagement commun des acteurs pour le bien être de tous.
[1] Institut national de prévention et d’éducation pour la santé