Préserver la santé et la sécurité au SDIS 56 implique de prendre en compte tous les risques auxquels expose le métier de sapeur-pompier. La démarche de prévention des conduites addictives conduite depuis 2012, en témoigne.
La profession de sapeur pompier, exposée à de nombreux risques, exige une vigilance susceptible de défaillir en cas de consommation de substances psychoactives ou d’alcool. Faire prendre conscience de leur dangerosité pour la santé, donner à tous les niveaux hiérarchiques des moyens pour gérer sereinement cette problématique, créer des conditions pour un dialogue décomplexé sur le sujet, tels étaient les objectifs de la démarche menée par Le SDIS 56.
RETOUR SUR UNE ACTION STRUCTUREE
Si le projet débute en 2012 avec le soutien du FNP de la CNRACL, un groupe de travail chargé d’élaborer un plan de prévention des conduites addictives existe depuis 2008.
De gauche à droite : Colonel Eric Lebon, Directeur départemental adjoint, Capitaine Corinne Vilmin, Cheffe du service santé et sécurité, Bruno Leblais, Pharmacien chef et Pascaline Pivert, Médecin chef adjoint.
« Quand j’ai pris cette fonction en 2012, le dossier était déjà commencé, il y avait un chef de projet, Bruno Leblais » souligne Corinne Vilmin. Avec le médecin chef adjoint, Pascaline Pivert, ils vont former un trio particulièrement impliqué dans la mise en œuvre des actions. La direction du SDIS affirme parallèlement son engagement dans la démarche. L’ANPAA [1], organisme spécialisé en formation, accompagne le SDIS.
L’Union départementale des sapeurs-pompiers est associée au processus qui se déroule en quatre grandes phases de 2012 à 2014.
Six forums de 3 heures chacun, avec quatre ateliers différents, ont été réalisés sur les conduites addictives pour les agents mobilisant d’importants moyens (533 personnes de 55 structures ont suivi cette formation).
« L’organisation de formation pour les agents sous forme de forum, en un lieu externe au SDIS, a permis de donner une autre dimension à l’action. Cette option nécessite un plus grand nombre de sessions, mais a plus d’impact qu’un colloque, dans une salle de conférence » explique Corinne Vilmin.
« Il est important d’agir en amont, d’informer sur la dangerosité de ces différentes substances. L’objectif est aussi d’engager le dialogue, sans jugement de valeur morale, sur un sujet qui peut être tabou afin de proposer, à temps, des solutions d’accompagnement pour des agents en difficulté, présentant un problème d’addiction » estime Corinne Vilmin.
Aujourd’hui, le dialogue dans les centres sur le sujet de l’addiction est beaucoup plus libre. La sensibilisation des personnels est pérennisée avec l’intégration, dans tous les stages de formation des personnels, d’une heure sur la démarche de prévention des conduites addictives.